Entre les premiers symptômes et le diagnostic d’endométriose, il peut facilement s’écouler 7 années (entre 5 et 8,9 années selon les études) [Culley 2013].  Ce retard dans la prise en charge favorise l’aggravation des symptômes et la détérioration de la qualité de vie [Nnoaham 2011]. Au-delà d’éventuelles difficultés d’accès aux soins, ce délai est principalement dû à la nécessité de convaincre le médecin traitant qu’il ne s’agit pas d’une simple dysménorrhée primaire, d’affirmer le caractère récurrent de la maladie et de porter un diagnostic d’endométriose par une imagerie médicale ou une cœlioscopie qui ne sont pas toujours pratiqués immédiatement [Rea 2020 + Agarwal 2019].

Par ailleurs, l’intensité de symptômes est variable d’une femme à l’autre, et en l’absence de traitement, l’évolution spontanée de l’endométriose est difficilement prévisible. Une étude a en effet montré qu’entre deux cœlioscopies espacées de 6 mois, l’endométriose peut soit régresser, soit rester stable ou bien progresser [Evers 2013]. D’une façon générale, la prise en charge de l’endométriose reste encore insuffisante [Taylor 2021, Becker 2017].

L’utilisation de questionnaires de dépistage basés sur l’interrogatoire des patientes permettrait d’identifier les patientes à haut risque et de faciliter le diagnostic non chirurgical de l’endométriose [Chapron 2022]. Par ailleurs une nouvelle méthode de détection de la maladie, par un test salivaire utilisant le séquençage de microARN, pourrait représenter un espoir d’avancée dans le dépistage précoce et non invasif de l’endométriose. [Bendifallah 2022]. Il convient donc de diagnostiquer précocement l’endométriose afin de mettre en place un traitement adapté et coordonné selon le stade et l’extension éventuelle de la maladie.

Date publication : mai 2022

*Références bibliographiques