Le ressenti psychologique des dysménorrhées (règles douloureuses) et des douleurs pelviennes hors période des règles chez les femmes présentant une endométriose est important. Il est de plus corrélé avec la dégradation de la composante mentale de la qualité de vie [Rush 2019, Facchin 2015]. La dépression, l’anxiété et les troubles de l’alimentation sont ainsi fréquemment évoqués, sans pour autant pouvoir si ces troubles associés sont la conséquence directe des symptômes de l’endométriose ou bien s’ils sont présents par un autre mécanisme.

Une récente étude épidémiologique et génétique réalisée au Royaume Uni chez plus de 200.000 patientes confirme que l’endométriose augmente le risque de dépression (de 3,61 fois), le risque d’anxiété (de 2,61 fois), et le risque de troubles de l’alimentation (de 2,94 fois) [Koller 2023]. Dans cette étude, l’analyse de l’association pangénomique (Genome Wide Association Study), a permis par ailleurs d’identifier un gène pleiotrope (gène s’exprimant à la fois lors de l’endométriose et lors de la dépression).

L’impact psychique, qui doit être pris en compte dans le parcours de soins, ne relèverait donc pas uniquement du ressenti individuel des patientes concernées, mais aussi de l’expression d’un gène commun avec celui de l’endométriose. Ceci justifie des efforts de recherche génétique pour identifier certains gènes qui sont impliqués de façon commune dans l’endométriose et dans d’autres pathologies.

Publication : mai 2023

*Références bibliographiques