On ne guérit pas spontanément de l’endométriose. Celle-ci ne disparait généralement qu’à la ménopause, bien que quelques cas aient été observés après cette période [De Almeida Asencio 2019]*.

Le traitement a pour objectif de :

  • soulager la douleur,
  • stabiliser l’évolution,
  • traiter les éventuelles complications,
  • et de prévenir le risque d’infertilité.

Date publication : juin 2022

*Bibliographie

Vers une nouvelle approche thérapeutique de l’endométriose : une étude japonaise suggère le rôle inducteur de la bactérie Fusobacterium

L’étude des facteurs épigénétiques évalue l’influence de l’environnement sur l’expression des gênes parfois appelée phénotype.  Parmi ces facteurs, le microbiote est actuellement très étudié pour son rôle inducteur ou protecteur d’endométriose.

Etude récente sur le Fusobacterium

L’hypothèse épigénétique d’une contamination bactérienne favorisant le développement de l’endométriose a déjà été évoquée par des études ayant montré que, chez les femmes présentant cette maladie, on retrouve une présence plus importante dans le fluide menstruel de la bactérie Escherichia coli, celle-ci étant source de toxines et d’inflammation [Kahn – 2010]*. Cette théorie a été renforcée par une étude similaire récente sur le Fusobacterium, bactérie anaérobie présente dans le microbiote intestinal et vaginal ainsi que dans les gencives, et souvent impliquée dans l’inflammation des muqueuses [Muraoka 2023]*.

Démonstration du rôle pathogène du Fusobacterium dans la formation de l’endométriose ovarienne

Ces chercheurs de l’université de Nagoya ont ainsi démontré le rôle pathogène du Fusobacterium dans la formation de l’endométriose ovarienne* :

  • D’une part, l’étude d’une cohorte de 84 patientes a montré que 64,3% des femmes atteintes d’endométriose présentaient une infiltration de Fusobacterium dans l’endomètre, contre 7,1% seulement chez les femmes sans endométriose. Cette présence plus importante de Fusobacterium n’est pas sans conséquences car les analyses immunohistochimiques et biochimiques réalisées in vitro ont révélé que l’infection par Fusobacterium activait un facteur de croissance (le TGF- β) pour modifier les fibroblastes de l’endomètre. Ces fibroblastes alors transformés appelés myofibroblastes « TAGLN-positifs » ont ainsi la capacité de proliférer, d’adhérer et de migrer, comme ce qui est observé dans l’endométriose où des cellules de l’endomètre migrent anormalement vers les organes génitaux (ovaires ou vagin) et parfois vers le rectum, le côlon ou la vessie.
  • D’autre part, une expérimentation chez l’animal (souris) a montré qu’après inoculation de Fusobacterium chez la souris on observe une augmentation marquée des myofibroblastes TAGLN-positifs ainsi qu’une augmentation du nombre de lésions endométriosiques. Et inversement, dans ce même modèle animal, un traitement antibiotique (métronidazole et chloramphénicol) a réduit le nombre des lésions endométriosiques.

Perspective : traitement de l’endométriose par antibiotiques

Ces données récentes suggèrent sur un terrain prédisposant, le rôle inducteur du Fusobacterium dans l’endométriose. Elles ouvrent la perspective d’études cliniques destinées à évaluer une nouvelle approche thérapeutique non hormonale pour traiter cette maladie par des antibiotiques chez les femmes atteintes de la maladie et dont un écouvillonnage vaginal ou utérin serait positif au Fusobacterium.


Date publication : septembre 2023

*Bibliographie

Traitement par la chirurgie

La chirurgie est-elle utile en cas d’endométriose ?

La chirurgie doit être réservée au cas par cas, en fonction des localisations bien identifiées de l’endométriose, si le traitement médicamenteux s’avère insuffisant pour soulager les douleurs, et avec prise en considération des risques post-opératoires [Bendifallah 2021, Nisolle 2019, Crepin 2021]*.

Sauf en cas d’adénomyose douloureuse et réfractaire aux traitements médicamenteux, l’hystérectomie (retrait chirurgical de l’utérus) est inutile car l’endométriose est dépendante des œstrogènes sécrétés par les ovaires.

Enfin l’assistance médicale à la procréation peut être proposée devant un trouble de la fertilité ou bien de façon préventive en amont de la chirurgie.

Date publication : juin 2022

*Références bibliographiques

Traitement par les médicaments

Comment l’endométriose est-elle prise en charge après le diagnostic ?

Outre les médicaments antalgiques, le traitement médical de première intention consiste à stopper les règles (aménorrhée) pour mettre au repos la muqueuse utérine afin d’éviter aux lésions d’endométriose de saigner et de générer une inflammation douloureuse chaque mois lors des règles. En bloquant l’ovulation, une pilule œstroprogestative ou progestative (hormones contrôlant le cycle féminin), permet, outre son action contraceptive, de bloquer ainsi les règles [HAS – CNGOF 2017, Carey 2017, Vercellini 2016]*. Le stérilet (Dispositif Intra Utérin) diffusant des progestatifs tel que le Levonorgestrel peut également être utilisé dans certains cas [Collinet 2018]*.

En seconde intention, et de façon adaptée au cas de chaque patiente il peut être proposé d’autres approches thérapeutiques comme la contraception microprogestative, les implants progestatifs, les analogues de la GnRH (ménopause médicamenteuse réversible) et les réducteurs de la production endogène d’œstrogènes (tel que le Diénogest) [HAS – CNGOF 2017]*.

Date publication : juin 2022

*Références bibliographiques

Le rôle de la médecine intégrative

La prise en charge de l’endométriose ne doit pas s’arrêter aux seuls aspects médicaux et chirurgicaux, et peut être complétée par d’autres approches thérapeutiques.

Par son effet antalgique et décontractant, l’acupuncture (médecine traditionnelle chinoise), peut soulager les patientes, améliorer leur qualité de vie et diminuer le recours aux médicaments antalgiques [Mira 2018, Xu 2017, Lund 2016]*.

La pratique du yoga, (discipline d’origine indienne) propose de son côté de travailler des postures relaxantes et des exercices respiratoires pour décontracter l’utérus et adapter la circulation sanguine afin de mieux gérer l’inflammation douloureuse et le stress. [Gonçalves 2017]*.

Par ailleurs, les thérapies comportementales et cognitives ou les techniques de méditation en pleine conscience peuvent aider les patientes à mieux vivre avec la maladie. Cependant, l’efficacité réelle de ces thérapeutiques complémentaires doit encore être évaluée et confirmée par des études cliniques rigoureuses [Horne 2017 Mira 2018]*.

L’endométriose ne contre-indique aucun sport, cependant la pratique d’activités physiques telles que la natation ou la marche, plutôt moins traumatisantes que les sports de contact, permettront d’assouplir en douceur le bassin.

Enfin, il conviendra d’adopter une alimentation équilibrée et pauvre en nutriments inflammatoires, riche en fruits et légumes, en vitamine D, et en oméga 3 [Halpern 2015]*.

Dans toutes les situations, l’approche thérapeutique de l’endométriose doit ainsi être pluridisciplinaire et adaptée au cas de chaque patiente, tout au long de son parcours de soins.

Date publication : juin 2022

*Références bibliographiques